[Héléna] à la recherche de l'ouvrage perdu...

*Rowena pestait dans les rayonnages de la bibliothèque. Tout le travail qu'elle avait accompli était réduit à néant depuis la bataille. Les livres n'avaient jamais été aussi mal rangés. Il fudrait des mois pour s'y retrouver, et quelqu'un de talentueux pour s'en occuper. en attendant la perle rare qui pourrait s'en occuper, elle fouillait dans les piles de livres à la recherche d'un livre de magie. Une élève à elle, Luna Lovegood état revenue, et elle tenait à lui montrer un livre sur la "magie particulière". Elle savait que la jeune fille l'aimerait, mais impossible de se souvenir du titre.

quand elle entendit des pas, elle voulu se retourner, mais elle avait posée sans s'en rendre compte une pile de livre sur sa robe, elle trébucha, et se retrouva le nez au sol. grogne se sa propre bétise...*

Et ces pas n'étaient autre que ceux de sa fille, Helena, venue à la bibliothèque afin de retrouver des sensations premières comme sentir les pages des ouvrages anciens sous ses doigts, à défaut de passer au travers.

Elle tourna dans une allée lorsqu'elle découvrit à ses pieds une dame qui avait visiblement loupé quelque chose et s'était étendue de tout son long sur le sol, et sans doute sur la jeune femme si cette dernière était arrivée quelques secondes plus tôt.

Elle ne pouvait pour le moment pas voir son visage, mais cette chevelure d'ébène lui paraissait familière... Voilà longtemps, très longtemps, que Helena n'avait point revu sa mère.

Quoiqu'il en soit, elle se pencha vers la malheureuse et agrippa l'un de ses bras pour l'aider à se redresser.

- Tout va bien ? Vous êtes blessée ? Demanda-t-elle.

*Tousse et rit de sa maldresse. avant de regarder la jeune femme qui l'aide, fulmine contre elle même en épousetant un peu sa robe*

Merci... et dire qu'on considérait ces tenues comme pratique fut un temps... Je suis désolée, j'ai faillit vous renver....

*Et lève les yeux en même temps. Se fige dans sa phrase. Ouvre la bouche et la referme deux fois avant d'oser parler. Sa fille est devant elle et elle se trouve soudain bien stupide.*

Héléna... je... tu es bien de retour... j'avais entendu les rumeurs et je n'ai pas encore l'occasion de te voir... je...

*Se mord la lèvre, baisse les yeux un instant et reprend.*

Je t'ai écrit... mais j'ai jeté la lettre... elle n'était pas... elle ne correspondait pas à ce que je voulais dire... Comment vas-tu?

Une expression de stupeur s'empara du visage de la jeune femme lorsqu'elle fit face à Rowena. De son vivant, elle avait vécu dans l'ombre de cette dernière pendant des années, se sentant constamment délaissée et presque inexistante.

Ce fut pour cette raison que Helena déroba le diadème de sa mère, pensant que celui-ci lui conférerait popularité et sagesse. Mais il n'en fut rien, ou du moins, elle n'eut pas le temps de le savoir....

- ..... Toi... Lâcha-t-elle en reculant de quelques pas, l'air incrédule.

Helena savait que sa mère était de retour, elle aussi, mais elle n'avait pas imaginé la rencontrer.. Pas aujourd'hui, pas ici, pas comme ça...

- Comment je vais ? Tu OSES demander ? Grogna-t-elle. Mais elle tâcha de garder son calme, ayant conscience d'être à la bibliothèque, et ne sachant que trop bien que même les murs les plus épais ont des oreilles. Est-ce vraiment là tout ce que tu trouves à me dire ?

Son poing se serra contre sa poitrine. Les siècles n'avaient pas apaisé la rancœur qu'elle avait éprouvé pour sa mère lorsqu'elle était encore en vie, son esprit était sans cesse accaparé par cette idée que son existence avait été brève, et qu'elle n'avait jamais eu l'occasion d'apposer son emprunte sur ce monde.

*A le souffle coupé. Si tu avais mis un coup dans l'estomac de Rowena, elle n'aurait pas eu moins mal. Elle mérite toute ton animosité. Se passe la main devant la bouche. "comment vas-tu?" quelle question idiote...*

Je...

*ferme les yeux, prend une grande inspiration*

J'ai rêvé ce moment si longtemps... j'ai tellement pensé aux paroles que je te dirai... jamais rien ne m'a paru suffisant, ou à la hauteur.

*A envie de faire un pas vers toi, mais ne veux pas t'effrayer, te faire fuir...*

Héléna, je suis si contente que tu sois revenue.

Le coeur d'Helena se serra, encore plus fort que lorsqu'elle avait appris que sa mère était elle aussi en vie. Mais elle n'imaginait pas une seule seconde que cette horrible sensation puisse être encore pire. Si elle en avait le souvenir, elle pourrait dire que c'était comme mourir une seconde fois.

Elle ne savait quelle attitude adopter, partagée entre toutes la rancœur, le chagrin, la colère...

- On ne peut pas dire que le plaisir soit partagé, répondit-elle les yeux brillants. Mais je suis au moins d'accord sur un point: rien ne saurait être suffisant pour effacer toute la frustration et la solitude par lesquelles je suis passée.

D'un bref coup d'oeil, elle s'assura qu'il n'y avait nul autre qu'elles dans la pièce.

- Collaporta ! S'exclama-t-elle. Et ainsi, la porte de la bibliothèque fut scellée. Et n'oublions point qui TU as choisi d'envoyer à ma poursuite..

Voilà longtemps que Helena avait choisi de ne plus vouvoyer sa mère..

Héléna, je sais que tout ce que je pourrai dire, tout ce que je pourrai faire ne pourra jamais me racheter.

*une fois la porte verrouillée -ce dont elle te remercie, nul beosin de faire partager cette scène à toute l'école, te regarde avec tristesse.*

Je le pensais sincère... je pensais qu'il te ramènerait à moi. Je voulais te dire que ce diadème n'est qu'un vestige du passé. Il y avait tant de choses dont j'avais envie de te parler... mais mon éducation, notre époque, la retenue qui était mienne m'en empêchaient.

*A des larmes aux yeux, sa gorge se serre. Elle revit le moment où elle a appris ta mort. Elle a pensé mourir elle même...*

Quand j'ai appris... la terre s'est ouverte sous moi... je suis morte à l'intérieur. C'est à ce moment que j'ai tout quitté... il me restait un manoir presqu'en ruine de ma grand-mère. j'y ai erré jusqu'à la fin... Jamais je ne me suis pardonné...

- Oh il l'était sans doute. Et j'imagine que tu n'as point songé un seul instant qu'il n'était peut-être point judicieux d'envoyer un homme colérique et amoureux transit aux trousses de ta fille.

Helena portait sur elle le vestige de ce moment atroce où elle périt. En effet, située au niveau du cœur, se trouvait une cicatrice d'une dizaine de centimètres, provoquée par la lame qui l'avait transpercé. Le col de sa robe était suffisamment évasé pour qu'on puisse en apercevoir le début. Elle pointa cette dernière du doigt.

- Tous les jours cette chose me brûle et me rappelle constamment comment et pourquoi je suis morte ! Elias fut si incrédule face à mon refus de le suivre qu'il n'a rien trouvé de mieux à faire que de mettre un terme à mon existence !

Si par fierté elle retenait ses larmes, quelques unes perlèrent sur ses joues.

- Depuis toujours j'ai été mise à l'écart, parce que tu étais trop occupée avec cette école. Enfant je voyais des mères et leurs filles rirent aux éclats et déjeuner dans les parcs pendant que je les enviais bêtement à la fenêtre de notre grande mais vide demeure.

Elle sembla reprendre un semblant de confiance.

- Je pensais pouvoir éprouver des remords en volant ton diadème, mais j'ai au contraire ressenti une immense satisfaction... Qui fut de courte durée malheureusement, comme tous les extrêmement rares bons moments que j'avais pu connaître. Tu aurais pu te lever contre l'étiquette, les protocoles, les bonnes manières, ne serait-ce que pour m'accorder un peu de ton temps !

Soudain sa voix se fit moins autoritaire.

- Je voulais juste.... Puis elle craqua.... Me sentir aimer, compter pour toi.... Obtenir l'attention que n'importe quel enfant serait en droit d'avoir de ses parents sans avoir besoin de la réclamer. Peu importe le nombre de prétendants qui me courtisaient, j'avais besoin d'une mère, je voulais simplement exister à tes yeux, je voulais.... Je voulais.....

Puis elle cacha son visage couvert de larmes avec ses deux mains.

*Tend la main, et se ravise. voudrait toucher et effacer cette marque. Elle donnerai tout en cet instant pour que ce soit elle qui la porte et non toi.*

Aucunes de mes paroles ne saura racheter la souffrance qui est tienne. Le remords me ronge. tu es la plus belle chose de ma vie, et je ne m'en suis rendue compte que bien trop tard.

*Son ventre se noue. Ses larmes coulent le long de ses joues.*

Je sais qu'aucune de mes paroles ne suffira à expliquer, à donner une excuse à mon absence avec toi. Mais je me suis levée contre une autre forme "d'étiquette" à l'époque. Nous n'avions aucune autre famille si tu t'en souviens bien. C'est pour t'épargner que j'ai choisi l'isolement dans cette école. Tu en aurais tellement souffert si j'étais resté chez mes parents..

*Rowena tremble. Elle s'affaisse au sol. Le temps est venu, les vannes sont ouvertes. Elle regarde un point devant elle, au sol, et parle d'une voix blanche.*

Tu sais que j'ai toujours aimé Salazar. Il a été mon amour de jeunesse, et le seul. Je me suis donné à lui. Il m'aimait, et malgré nos différences, ça fonctionnait. Mes parents détestaient cette relation. Ils ignoraient jusqu'ou elle avait été. Un jour, j'ai reçu un hibou... Ma mère était souffrante, mourante; je devais rentrer chez moi. Ce que je fis, bien entendu. J'étais fidèle à ma famille, à ce que j'avais reçu d'eux. Mais quand j'arrivais sur place, ma mère se portait bien. Ils m'avaient piégée, et m'ont forcé à épouser un homme qu'il avait choisi. Ils ont menacé de s'en prendre à Salazar... et je cédais... J'étais prête à sacrifier mon amour pour lui en épousant cet homme... cet homme infâme qui...

*voix qui se brise.*

quand il a vu que je n'étais plus pure, il s'est acharné et m'a répudié le matin venu, disant mes parents qu'ils lui avaient fait épouser une catin... Mes parents m'ont renié... sauf ma grand-mère qui m'a offert son diadème en cadeau de départ... elle mourut peu de temps après. Je regagnais Poudlard, et m'affairait pour tenter d'oublier. Salazar cru que la distance était du au choc d'avoir perdu ma mère... jamais je ne ai révélé la vérité... jusqu'à cette nouvelle vie...

*lève vers toi un regard rougit, un visage baigné de souffrance et de larmes.*

Quelques semaines après, j'ai appris qu'une vie naissait dans mon ventre...
Je n'ai jamais su qui était le père: ce monstre que mes parents voulaient pour gendre, ou Salazar, avec ses défaut et ses qualités sans égales...
J'ai toujours eu peur que tu sois le fruits de ce "mariage"

*haut le coeur quand elle prononce ce mot.*

Je voulais t'aimer... et je t'aimais d'une certaine manière... en t'ignorant je pensais te libérer de la charge de mon passé...

*Enroule ses bras autour d'elle même.*

Je n'ai compris mes erreurs que bien trop tard... J'aurai du me donner la mort, mais ç'eut été trop doux pour ma faute. Je m'isolais, et me laissai mourir... et elle fut longue à arriver...

*Bombe. elle a lâché une bombe. Elle a sans doute refait une erreur, mais elle devait t'expliquer.*

Si j'avais eu le courage à l'époque... mais... non, rien ne me pardonnera jamais.. j'avais honte, j'aurai du être plus forte. Je ne suis qu'une lâche... je n'étais qu'une lâche qui dictait aux autres les bonnes voies à emprunter et qui elle même n'a fait que des erreurs.

*Lève ses yeux vers toi.*

Pardon... je ne peux que te demander le pardon...

Helena découvrit son visage et se mordait les lèvres en écoutant le récit de sa génitrice. Ses yeux d'un bleu limpide étaient brouillés et rougis par le chagrin.

Elle n'avait jamais rencontré Salazar, mais elle connaissait "l'histoire"... Ou du moins, la partie visible de l'iceberg. Elle ne savait pas comment réagir face à l'horreur que sa mère lui décrivait... Devait-elle éprouver de la pitié ? De la tristesse ? De la colère ? Tous se mélangeaient dans son esprit et elle avait parfois l'impression que sa vision se troublait, frôlant sans doute l'évanouissement.

Au fur et à mesure de ces révélations, Helena réalisait qu'elle n'avait effectivement jamais connu son père. Non pas que la question ne lui avait jamais effleuré l'esprit, mais elle s'était habituée à cette vie sans figure paternelle et s'était découvert d'autres priorités, jusqu'à aujourd'hui.

Son esprit fut comme scindé en deux... D'un côté, elle pouvait être le fruit d'un viol, et cette idée lui donnait davantage l'impression d'avoir toujours été de trop. D'un autre, elle pouvait être la rejeton d'un autre fondateur, mais dans tous les cas, elle n'était pas arrivée au bon moment. Mais le choc était tel qu'elle ne réalisait pas l'ampleur de ces éventualités.

Elle resta silencieuse... Un silence gênant, pesant, le genre de silence qu'on a envie de briser au plus vite en balançant la première banalité qui nous vient à l'esprit pour détendre l'atmosphère.

- Tu as tout gardé pour toi..... Peut-être aurais-je été incapable de tout comprendre à l'époque, mais j'aurais pu essayer.... J'ai passé des années.. Des siècles, rongée par la confusion, le doute, la rancœur, les regrets. Je ne peux m'empêcher de penser que tout cela aurait pu être éviter, et c'est sans doute ceci qui me fait le plus mal.

Après ce qu'elle venait d'apprendre, la jeune femme éprouvait toujours une certaine animosité, mais elle ne pouvait plus complètement jeter la pierre à sa mère.

- Ce que tu me demandes, c'est..... Elle soupira de fatigue. Je ne sais que faire.... J'ai l'impression que ma tête va exploser...

Apprendre que sa mère avait eu des regrets au point de se laisser dépérir provoquait chez Helena un étrange sentiment de.... Satisfaction ? Mais pas une satisfaction malsaine comme ces personnes qui trouvent leur plaisir dans le malheur des autres. La jeune femme se sentait presque soulagée de savoir que Rowena s'était quand même rendue compte que sa manière de procéder n'avait pas été la bonne, que dans un sens, elle avait elle aussi connu le rejet, l'humiliation. Elle ne voulait pas imaginer qu'elle aurait été sa réaction si celle-ci avait agit comme si de rien n'était.

Elle s'avança vers elle, la bouche pincée. Elle la regardait de haut... Son regard n'était ni bon ni mauvais, en somme, il n'était pas très démonstratif. Sans dire un mot, elle lui tendit la main....

*A ce moment là, Rowena se sentait incapable de dire un mot de plus. Elle ne prononça que quelques mots d'une voix faible. *

Je sais que ce que je demande est irraisonné. Tu dois prendre le temps... prendre ton temps pour digérer ça. Je n'aurais sans doute pas dû tout te lâcher ainsi, mais j'ai retourné ça tellement souvent, j'ai tellement pensé au mots que je prononcerai...

*secoue doucement la tête puis te regarde. Tu es devant elle, un regard indéchiffrable posée sur elle; mais la main tendue. C'est avec une légère hésitation qu'elle met sa main dans la tienne.*

Helena referma sa main sur celle de sa mère assez fermement, arborant toujours un regard impassible.

- Lève-toi, dit-elle d'un ton sec, les dernières larmes coulant sur ses joues et hissant Rowena pour qu'elle se redresse. Beaucoup de choses auraient pu être évitées.... Ta souffrance n'aurait point du être mienne.

Puis elle la lâcha.

- J'ai besoin d'être seule, mais nous n'en avons point terminé... Fit-elle en se mordant la lèvre inférieure.

Tant d'informations venaient de s'accumuler dans sa tête, ajouté à cela son retour à la vie dont elle ignorait encore les raisons. Tout cela était peut-être trop pour une seule personne.

Sans dire un mot de plus, elle tourna les talons et se dirigea vers la porte de la bibliothèque d'un pas décidé.

- Portaberto ! S'exclama-t-elle sans s'arrêter.

Et la serrure précédemment "collée" vola en éclat, ne laissant qu'un trou fumant à la place. La jeune femme poussa la porte et disparu dans les couloirs.

*Rowena se releva, et essuya ses larmes. Elle regardait sa fille avec un mélange de crainte et de reconnaissance. Crainte de l'avenir, et reconnaissance d'avoir enfin pu lui dire la vérité. Cela n'excusait pas l'abandon, mais cela pouvait expliquer bien des choses. à présent, elles pourraient rediscuter.*

Je me doute, et je te laisserai le temps qu'il faudra. Je serai là quand tu en auras besoin.

*Rowena sursauta quand elle vit la serrure voler en éclat et sa fille sortir. elle se dirigea vers ladite porte, et avec calme lança un sort pour réparer... oui, elle devait réparer ce qu'elle avait brisé. La porte réparé, elle en caressa le bois, et parla à l'école comme à sa fille, leur promettant d'être là, d'être une protectrice, de ne plus les abandonner.*

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