[Miriam] Besoin de parler

L'esprit et le cœur troublés, Helena ne savait pas trop vers qui se tourner pour parler de tout cela... Elle refusait de se confier à Helga, ou encore Elias... Surtout Elias.

C'est alors qu'elle repensa à Miriam... "La dame de l'infirmerie", celle qui l'avait aidé à se remettre sur pied après sa résurrection. Certes, la pauvre n'avait rien demandé et avait sans doute mieux à faire que d'écouter les complaintes d'une revenante, mais pour une raison que la jeune femme ignorait, elle se sentait plus à l'aise à l'idée de lui parler à elle. Alors elle se rendit jusqu'à son lieu de travail.

La porte de l'infirmerie était ouverte, timidement elle toqua.

- Excusez-moi... Il y a quelqu'un ?

*Miriam profitait du vide de son infirmerie pour se prendre une pause et s'amuser un peu, prise d'une envie de frivolité. D'un coup de baguette elle changeait ses vetements, passant d'une robe de bal d'un magnifique rouge sang puis d'une douce couleur parme. Elle remis ensuite ses habits classiques et changeat sa couleur de cheveux, passant du blond au brun puis à une sublime couleur acajou. Alors qu'elle se regardait sous toutes les coutures, une petite voix se fit entendre et elle abandonna son attitude peu professionnelle pour aller à la rencontre de son ou sa futur(e) patient(e)*

Oui, je suis là.

*Elle vit Héléna et s'avança vers elle d'un pas précipité, inquiète*

Mademoiselle Serdaigle, tout va bien ?!

Helena affichait une mine plutôt confuse... Soucieuse d'avoir interrompu Miriam dans quelque entreprise que ce soit.

- Oh, oui oui tout va bien, la rassura-t-elle avec un sourire soudain qui s'effaça tout aussi rapidement. Enfin... Non, pas vraiment.

Elle hésita un instant.

- Pourrions-nous discuter... À l'abris des oreilles indiscrètes ? Demanda-t-elle. J'aimerais m'entretenir avec vous d'un sujet assez personnel...

Bien sur ! Suivez moi.

*Elle echangeat avec un infirmier afin qu'il se charge des patients et qu'il ne fallait pas qu'elle soit dérangé jusqu'a ce qu'elle ressorte du bureau. Elle emmena ensuite sa protegée dans un petit salon attenant à son bureau. C'est là qu'elle rencontrait habituellement ses rendez-vous mais à situation exceptionnelle... Elle s'assit sur l'un des canapés et invita la jeune fille à faire de même sur un sofa ou un fauteuil. D'un coup de baguette elle fit apparaître un plateau avec du thé et des biscuits.*

Racontez moi ce qui vous tracasse.

Helena suivit son interlocutrice silencieusement, et découvrit par la même occasion cet endroit qui avait des airs de petit nids douillé où l'on se sentait vite à l'aise. Toujours sans dire un mot, la jeune femme s'installa sur l'un des canapés qui faisaient face à celui de Miriam et regarda les gâteaux et le thé se mettre en place.

- Eh bien... Commença-t-elle, hésitante. C'est un peu difficile d'en parler mais... Depuis mon retour à la vie je n'ai point connu une seule nuit tranquille. Lorsque je ferme les yeux j'ai...

Sa voix sembla se nouer dans sa gorge pendant quelques secondes.

- Je revois... Mes derniers instants, finit-elle par dire. Je me vois, parcourant cette forêt en Albanie, le diadème de ma mère entre mes mains. Je ressens cette même peur au moment où je l'ai caché dans un tronc d'arbre en entendant quelque chose approcher dans les bois....

Plus elle parlait, et plus son visage se muait en une expression de tristesse, les sourcils froncés et le regard dans le vide.

- Et c'est là que je l'ai vu... Le Baron Kensington, satisfait de m'avoir retrouvé. Mais ce que je n'oublierai jamais, c'est son regard lorsqu'il a compris que je ne rentrerait point avec lui... Et..... Et...

Helena, qui avait réussi à parlé jusque maintenant, commença a éprouver quelques difficultés. Ses yeux devinrent brillants et sa voix légèrement sanglotante.

- Je vis cela... Toutes les nuits, ajouta-t-elle avec difficulté, les larmes aux yeux.

*La médicomage l'écoutait avec attention. Elle savait très bien ce qu'elle pouvait ressentir, l'ayant vécu elle-même plusieurs mois auparavant. Elle avait survécu à l'aide de ses amis, dont Lady Malefoy, et de ses collègues qui n'avaient pas voulu la laisser tomber.*

Je comprend ce que vous pouvez ressentir, l'ayant moi-même vécu. Mais pourquoi n'êtes-vous pas venue me voir avant ? J'aurais pu vous donner de quoi vous reposer !

*Léna semblait agitée, comme si elle voulait dire autre chose *

La jeune femme regarda Miriam d'un air presque apeuré... La bouche serrée, comme si elle voulait empêcher des mots de sortir.

- Oh eh bien... Je suis du genre à penser que je peux régler tous mes problèmes par moi-même. Mais force est de constater que ce n'est point toujours possible... Fit-elle en gardant la même expression.

Elle bu une gorgée de thé pour se donner du courage, même si cela faisait nettement moins d'effet que l'alcool et hésita longuement.

- En réalité, ce n'est point le plus important de mes soucis... Ou du moins cela l'était, il y a quelques temps. Je me sens... Comme déchirée en deux. Je...

Elle se pinça l'arrête du nez, et après avoir pris une grande inspiration, fixa Miriam droit dans les yeux.

- Pendant très longtemps j'ai haïe le Baron... De tout mon être, de toute mon âme... Je souhaitais qu'il souffre comme j'ai souffert, mais lorsque nous sommes revenus à la vie et que nous nous sommes rencontrés, je n'ai même pas été capable de au moins le gifler... Dit-elle dépitée, avant de reprendre. J'essayais d'être quelqu'un d'autre... Une nouvelle Helena qui ne passerait point son temps à garder en elle de vieilles rancœurs, aussi terribles soient-elles, alors nous avons discuté.... De ce qu'il s'était passé, des raisons qui m'avaient poussé à fuir. Et cela m'a fait un bien fou.

Pour autant, Helena ne semblait pas apaisée du tout.

- Mais... Aujourd'hui je me sens perdue... À la fois heureuse et malheureuse, car... Elle sanglota et son regard vers Miriam traduisait une profonde envie de ne pas être jugée pour ce qu'elle s'apprêtait à dévoiler... Je me surprends à éprouver autre chose à son égard... Quelque chose d'aussi puissant que la haine, mais qui n'en est point...

Elle prit son visage dans ses mains, la tête baissée et ses yeux grands ouverts. On aurait pu croire qu'elle perdait doucement la raison.

-.... Pour l'homme qui m'a tué... Se dit-elle à elle-même.

*La blonde se leva et alla s’asseoir à coté de la jeune Serdaigle *

Ma chérie, on dit souvent que de la haine à l'amour il n'y a qu'un pas. Vous avez eu des siècles pour songer à ce qu'il s'est passé, pour échanger avec des élèves, pour les voir se bécoter dans les couloirs et les dortoirs. Et puis vous l'avez croisé au quotidien. Laissez aller vos larmes, laissez parler votre coeur et votre instinct. Le pardon est la seconde plus belle chose au monde.

*Elle essuya les larmes qui perlaient sur les joues de sa "patiente" *

(Pardon, j'ai fais une mini reponse à ton roman mais...t'a foutu la barre hyper haut !! )

(Aucun soucis, tout ce qui m'importe, c'est la réponse :3)

À ses mots, les larmes coulèrent d'elles-même, mais la voix de la jeune femme se fit la plus claire possible malgré cela.

- Je l'ai pardonné.... Je suis revenue à la vie avec la ferme intention d'être une personne meilleure, et cela commençait par le pardon. Les événements tragiques qui ont fait notre réputation à tous les deux remontent à des siècles, je ne pouvais continuer à vivre dans le passé alors que Merlin m'offre une seconde chance.

Elle laissa échapper quelques sanglots avant de reprendre.

- J'ai le sentiment que mon esprit est scindé en deux, une part l'aime, et l'autre se demande constamment comment cela est possible. Peut-être est-ce parce qu'intérieurement je redoute la réaction des gens qui connaissent notre histoire, et ils sont nombreux... À commencer par mes parents, bien que l'avis de ma chère et tendre mère m'importe peu à l'heure actuelle...

Pardon... Ce mot si simple à écrire mais si compliqué à prononcer....
Vous êtes une bonne personne, Héléna, et vous êtes grande par l'âme. Vous offrez à cet homme ce qu’il n’aurait jamais osé espérer. C'est normal de vous poser des question, mais le fait est que vous devez vous protéger quoi qu'il arrive.

*Elle prit la jeune Serdaigle dans ses bras et la berça comme on berce une petite fille*

Tout ira bien, ma chérie, ayez confiance en vous. Et si cela ne va pas, vous trouverez toujours ici un refuge, un endroit où vous isoler ou pour parler.

(Foutre ciel, je me souvenais avoir fait une réponse, puis en regardant le sujet je me rends compte qu'elle n'y est pas oO)

Helena sanglota comme une enfant, ne sachant que faire d'autre. Aussi trouvait-elle du réconfort dans l'étreinte et les paroles de Miriam.

- Je me demande parfois.... S'il a véritablement changé... Ses mots, ses yeux, son coeur... Ils sont sincères. Mais ne dissimulons-nous pas tous une part d'ombre au fond de nous ? Quelque chose dont nous n'avons parfois même pas connaissance.

La jeune femme avait une peur bleue de revivre la même fin tragique qu'elle avait connu, sans gloire, sans grands projets laissés derrière elle..

- Je me sens bien dans ses bras. Je me sens étrangement en sécurité, et pourtant, il y a toujours ces quelques secondes durant lesquelles j'imagine que ses mains posées sur moi pourraient facilement me rompre le cou en un instant.

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