[Libre] Hu dada !

Quelques jours après son escapade avec le Baron et son cheval moldu, Helena avait décidé d'en acquérir un à son tour, et alla donc se renseigner auprès de quelques non-mages.

Elle en visita beaucoup avant de trouver une bête qui pourrait attirer son attention. Mais elle finit par dénicher la perle rare et ne tarda pas à l'emmener se dégourdir les pattes près du lac noir.

Après avoir longé le bord au galop, elle descendit de sa monture afin de prendre une pause pour le laisser souffler un peu, et s'installa sur un rocher pour méditer, tandis que l'animal se nourrissait de quelques brins d'herbe.

*Déambulant pensivement aux bords du Lac, aperçoit Helena et un superbe cheval un peu plus loin. Se demande si c'est Rowena qui le lui a offert ?.. Magnifique cadeau... possède lui-même un cheval ainsi qu'un sombral, confortablement installés dans le parc de son manoir. Voilà peut-être l'occasion rêvée d'amorcer la conversation. Approche donc de la jeune fille, ne sachant toujours pas si Rowena lui a avoué la vérité sur sa filiation...*

Mes hommages, jeune damoiselle.

Helena faisait de son mieux pour garder l'esprit tranquille, car malgré son apparence sereine, elle était souvent en proie à des idées qui avait accaparé ses pensées pendant fort longtemps. Comme ce qu'il se serait passé si sa mère avait été plus attentive, si elle-même avait insisté davantage pour discuter avec elle, et si... Et si.... Mais avec des "si" on refait le monde, et la jeune femme ne voulait pas s'embourber encore plus là dedans. Mais voilà qu'une voix vient briser le silence. C'est alors qu'elle uppercut l'homme à la longue chevelure d'ébène qui se tenait à quelques pas d'elle, puis elle se leva.

- Ser, dit-elle en exécutant une légère révérence en signe de salutation. Vous venez profiter de la brise fraîche de l'Automne qui approche, vous aussi ?

Helena ignorait qui était ce mystérieux personnage, à vrai dire, elle ne l'avait jamais vu... Ou si c'était le cas, ce devait être il y a extrêmement longtemps lorsqu'elle était enfant, et encore. Les portraits qu'elle en avait vu n'était pas franchement similaire. Cela dit, il lui était étrangement familier et elle était persuadé, de par son allure, qu'il s'agissait d'une personne issue de la même époque qu'elle.

*Voit bien à ton regard que tu sembles ignorer qui il est. Comment pourrait-il te blâmer ? Il n'avait jamais été là pour toi... à cause de Rowena, d'ailleurs. Oui, tout est toujours de sa faute à elle. C'est normal. Avance lentement et s'incline*

Effectivement. Je n'aime pas trop l'été, la chaleur et le soleil m'insupportent. Vous avez là un fort bel animal, Lady Serdaigle.

*observe le cheval*

- Je partage votre ressentiment envers cette saison... On ne se sent à l'aise nul part. Je préfère de loin les couleurs et les pluies de l'Automne, ainsi que le froid et les paysages glacés de l'Hiver.

Elle regarda son cheval lorsque celui-ci fut complimenté.

- Je vous remercie, j'en ai fait l'acquisition aujourd'hui seulement. Je l'ai nommé Mordred, fit-elle avant de se stopper et de plisser brièvement les yeux, un peu étonnée qu'il s'ache qui elle était. Elle savait bien que les habitants de Poudlard ne pouvaient pas se tromper quant à son identité, mais comme elle n'avait jamais vu cet homme.... Pardonnez-moi, mais... Nous nous connaissons ?

Pendant ce temps, le cheval avait relevé la tête, comme pour observer le nouvel arrivant.

Je vois que nous avons au moins cela en commun.

*délaisse l'animal et te regarde*

Nom intéressant... Et, oui, nous nous connaissons. Du moins, j'ai eu l'occasion de vous voir, sans doute à votre insu il est vrai... Je suis Salazar Serpentard, un vieil ami de votre mère.

*s'incline avec élégance*

Helena eut comme un flash lorsque son interlocuteur se présenta. Elle se souvenait alors de sa "première" rencontre avec sa mère dans la bibliothèque, et de ce qu'elle avait sous-entendu au sujet de son père biologique.

Mais.... Tout cela semblait surréaliste, et la jeune femme avait gardé en elle suffisamment d'amertume pour se considérer comme le fruit pourri d'une union non consentie.

- Oh... C'est un honneur de vous rencontrer en chaire et en os, dit-elle en inclinant légèrement la tête vers l'avant et prenant un air impressionné. Permettez-moi d'ajouter que les quelques tableaux que j'ai pu voir de vous ne vous rendent point justice.

Mais son expression perdit de son entrain à l'évocation de sa mère... Décidément, la pilule n'était toujours pas passée.

- Ma mère.. Oui, elle m'a parlé de vous.

Helena repris place sur le rocher sur lequel elle se trouvait. Celui-ci étant assez large, elle tapota la surface.

- Je vous en prie, venez donc vous asseoir.

Son regard avait changé, il était très sérieux.

*Note le changement dans ton regard, puis avance vers le rocher comme demandé*

Vous me flattez, damoiselle. Tout l'honneur est pour moi...

*s'assoit près de toi et te regarde*

J'imagine que ses propos à mon sujet ne devaient guère être positifs...

Elle observa son interlocuteur s'installer, les mains posées l'une sur l'autre sur ses genoux.

- Eh bien... Elle m'a surtout raconté que vous fûtes son amour de jeunesse, qu'elle vous aimait mais que ses parents désapprouvaient cette relation. Qu'elle fut piégée par ces derniers qui l'obligèrent à épouser quelqu'un d'autre, auquel cas ils s'en prendraient à vous.

Elle s'arrêta un instant, le regard fixe sur l'horizon, puis repris.

- Elle m'a aussi confié que son époux disons... "Officiel" avait abusé d'elle ensuite rejeté... Tout comme ses parents... Et que vous aviez pensé que la distance qu'elle prenait était dû au décès de sa grand-mère.

Helena parlait librement. Peu lui importait de savoir si sa mère souhaitait ou non qu'elle divulgue ces informations.

*t'écoute parler et hoche la tête*

Tout cela est effectivement vrai. Rowena et moi nous nous sommes aimés passionnément. Mais beaucoup de choses ont créé de la distance entre nous... cela en faisait partie. D'autres venaient directement de moi. Nos opinions divergeaient trop sur beaucoup de sujets.

*t'observe longuement. Doit-il t'avouer que son départ furieux venait aussi du fait qu'à l'époque il ne pouvait savoir si tu étais ou non sa fille, et qu'il en voulait trop à Rowena pour rester ?..*

Helena regarda le sorcier.

- Sur quoi n'étiez vous point d'accord ? Demanda-t-elle, curieuse. Si ce n'est trop indiscret, bien entendu...

Bien qu'il s'agissait du grand Salazar Serpentard, la jeune femme ne se sentait pas nerveuse pour un sous. En réalité, elle éprouvait davantage une sorte de fascination pour ce personnage qu'elle avait à la fois l'impression de connaître et découvrir.

J'imagine que vous avez dû en entendre beaucoup parler, ces querelles continuent à diviser tout le monde sorcier aujourd'hui. Il s'agissait de savoir s'il fallait accepter ou non les enfants de moldus. Personnellement, après avoir vu mes parents brûler sur les bûchers, je n'étais pas prêt à l'accepter, ni à mettre notre refuge en danger.

*t'observe, curieux de te connaître ton avis sur la question*

- Je ne peux qu'imaginer quelle horreur se fut... Ce sont des raisons parfaitement valables... Répondit Helena.

Elle se souvenait qu'effectivement, il y a fort longtemps dans certains villages, les sorciers et surtout les sorcières n'étaient pas du tout vus d'un bon oeil...

- Je n'ai point eu l'occasion de rencontrer beaucoup de moldus, j'en ai surtout entendu parler... Les avis étaient assez variés je dirais. Mais en ce qui concerne l'intégration de leurs enfants sorciers... Voilà un sujet délicat. Certains sont étonnamment brillants, d'autres beaucoup moins.... Mais c'est quelque chose que l'on retrouve aussi chez les enfants de sorciers.

Elle réfléchit quelques instants.

- Ce qui me "chagrine", c'est que... Dans le cas où les nés-moldus ne seraient point acceptés, que ce soit à Poudlard ou dans tout autre école, leurs pouvoirs finiraient tout de même par se développer et peut-être que notre monde et celui des moldus viendraient à s'entre-déchirer... Cela dit, ce serait peut-être la solution pour que nous cessions de nous cacher. Ou alors, nous nous retrouverions avec d'innombrables obscurials, dit-elle d'un air songeur. J'ignore ce qui est le mieux... Ce genre de sujet m'es encore inconnu. Je ne me souviens pas m'être penchée sur la question lors de ma première vie.

*t'écoute attentivement, respecte ton opinion même s'il ne la partage pas vraiment. Hoche la tête*

C'est un débat qui anime la communauté sorcière depuis mille ans. J'imagine qu'elle ne se règlera pas si facilement.

*Pose avec la plus pure des galanteries une main sur la tienne*

Sachez, Lady, que j'ai été profondément attristé par votre départ, à l'époque... même si ne nous étions jamais vus, vous étiez toujours la fille d'une amie... et les circonstances étaient... dramatiques.

*même s'il respecte l'ex-fantôme de sa maison, a tout de même de bonnes raisons de lui en vouloir...*

- Je ne possède pas assez d'informations pour donner un véritables avis sur le sujet, malheureusement... Mais j'en apprendrai sans doute davantage au fil du temps. Cela dit, je me fis davantage aux sorciers plutôt qu'aux moldus, ou à leurs enfants.

Helena était plutôt neutre. De ce fait, elle pouvait très bien, avec le temps, appuyer la cause des sang-purs, ou des nés-moldus.

- Ah oui ? S'étonna-t-elle. Je n'imaginais point que ma disparition puisse susciter de la tristesse... Ce fut... Dramatique en effet. Mais j'ai décidé de passer outre. Enfin... C'est plus profond que cela, bien entendu.

Elle secoua brièvement la tête, comme s'il s'agissait de quelque chose de compliqué.

- Il est agréable de savoir que ma mort eut été.... "Remarquée".

*te regarde longuement. A tellement envie de t'avouer la vérité... du moins si Rowena ne lui a pas menti, pour une raison ou une autre... Il aurait pu être un bon père pour toi, si on lui avait seulement laissé l'occasion. Retire sa main avec pudeur*

Le contraire eut été impensable. Je suis reconnaissant à Merlin de vous avoir ramenée à m... à la vie.

La jeune femme regarda son interlocuteur avec un sourire en coin.

- Je suis heureuse qu'il m'ait arraché à cette existence immatérielle que je menais depuis si longtemps... J'ai l'impression d'être quelqu'un d'autre désormais. Je me sens... Libre....

Puis elle tourna complètement la tête vers Salazar.

- Que comptez-vous faire maintenant que vous êtes revenu ? Demanda-t-elle.

Guider les jeunes Serpentard vers un avenir plein de promesses...

*léger sourire, te regarde*

Et vous-même ?

Elle lui sourit en retour.

- Disons que j'aide l'école à mon niveau.. Je suis devenue professeure de Soins aux Créatures Magiques. Mais je dois bien admettre que pour le moment mes ambitions sont un peu floues..

Ah, enseigner aux jeunes sorciers... pour moi il n'y avait rien de plus beau, à l'époque. C'était un devoir pour nous tous. Malheureusement aujourd'hui, ce n'est plus aussi simple...

*hausse les épaules*

Enfin, nous avons tous notre part à jouer, n'est-ce pas ?..

- En effet... Fit-elle en songeant au devoir que sa génitrice n'avait pas tenu envers elle.

- Certaines plus que d'autres... Laissa-t-elle échapper entre ses dents, un peu amère.

Puis elle se repris.

- Veuillez m'excuser, je pensais à voix haute...

Je vous en prie, poursuivez ? Qu'entendez-vous par là ?..

*se doute bien à ton air que tu parles de Rowena, mais veut en savoir plus. Veut connaître ton point de vue.*

Helena regarda Salazar du coin de l'oeil, un peu gênée.

- Loin de moi l'idée de vous assommer à coup de complaintes, mais...

Elle pris une longue inspiration.

- Eh bien, disons que j'ai rencontrée ma mère il y a un peu plus d'une semaine à la bibliothèque, et malgré les mots que nous avons échangé, je ne me sens point apaisée pour autant. J'éprouve toujours une grande rancoeur à son égard... J'ai trop souffert de son manque de considération et d'affection à l'époque... Et cela s'est gravé en moi comme une plaie. Une plaie plus douloureuse que celle que le Baron m'a laissée...

*t'écoute et t'observe. Même s'il n'espère plus rien avec Rowena, souhaite tout de même que les deux Serdaigle si chères à son coeur soient heureuses... et cela passait par leur réconciliation. Pose à nouveau une main sur la tienne*

Je comprends... Je ne prends pas la défense de Rowena, mais elle avait une lourde charge à porter. Et je suppose que l'absence de... votre père... ne devait pas aider...

*regarde devant lui, puis se tourne à nouveau vers toi*

S'il y a quoi que je sois que je puisse faire pour aider à soigner cette plaie, faites-le moi savoir.

La jeune femme pris un air triste.

- Je sais bien.... C'est ce que j'essaye de me répéter, mais je crois que j'ai passé trop de temps à ruminer dans mon coin. Et qu'au final, lorsqu'un semblant d'explication me parviens, il est comme.. "Trop tard", ou bien insuffisant je dirais. C'est assez difficile à exprimer... Dit-elle d'un air désolé, les yeux rivés sur le sol.

Elle tiqua sur le sujet du père et releva la tête vers Salazar. Son regard avait quelque peu changé... Le tristesse laissait place à un certain l'intérêt, comme si Helena était soudainement à l'affût de quelque chose... D'un élément qui pourrait l'éclairer sur ce que sa mère lui avait confié dans la bibliothèque peut-être ? Quoiqu'il en soit, elle décida de rester évasive et lui raconta alors ce qu'elle avait toujours pensé avant que Rowena ne lui apprenne qu'elle ignorait qui de Salazar ou de son époux "officiel" était son père.

-... En effet.. Je dois bien admettre que n'ayant jamais connu mon père, j'ai accepté la chose comme presque normale au fil des années, bien que je me sois parfois posée la question... Qui était-il, que faisait-il.. Était-il quelqu'un d'important...

Sans s'en rendre compte, elle fixait Salazar au point de ne presque plus cligner des yeux.

- Je vous remercie pour votre gentillesse.. Je suis touchée par votre sollicitude, ajouta-t-elle en affichant un petit sourire.

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